(Chacun des deux sonnets qui suivent a pour titre : Le cap Tourmente)
Louis-Joseph Doucet (1874-1959) (Source : Le Monument Crémazie, Montréal, Beauchemin, 1906, p. 48) |
Or, un soir, par Champlain tu fus ainsi nommé,
Alors qu'il t'aperçut de loin dans la tourmente,
Vieux cap dont le granit à la nuit se lamente
Sous maint sapin pointu par le gel opprimé.
Ton profil s'assombrit quand la mer est méchante
En brisant sa colère à ton flanc embrumé ;
Quand elle vient du large en délire rythmé
Avec la grande voix du vent sud-est qui chante.
Et lorsque resplendit la gloire de l'aurore
Couronnant ton sommet de ses rayons divins,
Ton cauchemar s'enfuit... mais tu songes encore,
Et tes deuils mal guéris attristent tes matins ;
Car les tourments passés t'ont jeté leur empreinte :
Tu ressembles au cœur dont la foi s'est éteinte.
Tiré de : Louis-Joseph Doucet, Sur les remparts, Québec, 1911, p. 48.
Pour en savoir plus sur Louis-Joseph Doucet, voir la notice biographique et les documents présentés sous son poème Le brouillard s'est enfui (cliquer sur le titre).
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Robuste et largement appuyé sur sa base,
Le colosse trapu s'avance au sein des flots ;
Sur son flanc tout couvert de pins et de bouleaux,
Un nuage s'étant comme un voile de gaze.
Sur son vaste sommet, de merveilleux tableaux
Se déroulent devant le regard en extase ;
Et vous suivez des yeux chaque voile qui rase,
Dix-huit cent pied sous vous, le fleuve aux verts îlots.
Autrefois c'était là presque un pèlerinage.
Un jour, il m'en souvient, écoliers en nage,
Nous gravîmes gaîment ses agrestes sentiers.
Je crois revoir encor notre dîner sur l'herbe
Qui tapisse ta croupe immense, ô mont superbe !
Et je rêve à l'aspect de tes plateaux altiers.
Tiré de : Louis Fréchette, Les fleurs boréales, Paris, E. Rouveyre Éditeur, 1881, p. 191-192.
Pour en savoir plus sur Louis Fréchette, cliquer ICI.
Pour une vidéo prise depuis la cime du
cap Tourmente, cliquer sur cette image :
(Source : Fonds d'archives du Séminaire de Québec) |
Pour lire un récit captivant sur une ascension du
cap Tourmente par les élèves du Petit séminaire
de Québec en 1867, cliquer sur cette image :
Pour découvrir un bref mais très beau texte sur l'un
des aspects mythiques les plus évocateurs associés
au cap Tourmente, cliquer sur cette image :
Oui c'est vraiment superbe /je ne connaissais pas du tout
RépondreSupprimerEt quand aux deux poètes
Je ne peux choisir l'un d'eux
Car cela me plaît beaucoup.
Ils me charment tous deux c'est tout !!!!
Sans aucun doute, celui de Doucet me touche davantage. Certes moins d'esprit conquérant que dans Fréchette, mais là est tout son intérêt.
RépondreSupprimerTableau mélancolique fragile et dur à la fois. Le dernier vers crève le coeur.