Trois couples sur le site des chutes de Shawinigan en 1893. (Source : Le Monde illustré, Montréal, 23 septembre 1893) |
La brise du printemps apporte sur son aile
Le parfum des vergers et les senteurs des bois ;
C'est la saison des fleurs, c'est la saison nouvelle
Où tout vibre, renaît et s'émeut à la fois.
L'aubépine fleurit et l'agile hirondelle
Poursuit dans le ciel bleu l'hanneton aux abois.
On dirait qu'il descend de la voûte éternelle
Des arômes, des chants et d'invisibles voix.
Enfin ! Voici l'été où l'on émigre en foule
Vers les bleus horizons, vers l'herbe que l'on foule.
En songeant à l'hiver morose disparu.
Amis, allons au Nord : plantons-y notre hutte,
Et de Shawinigan allons voir la chute
Si belle en son horreur qu'on reste confondu !
Charles-Arthur Gauvreau* (1895)
Tiré de : Le Monde illustré, Montréal, 15 juin 1895.
* Charles-Arthur
Gauvreau est né à Saint-Jean-Baptiste de l’Isle-Verte le 29 septembre 1860, de
Louis-N. Gauvreau, notaire et seigneur, et de Gracieuse Gauvreau. Il fit son
cours classique au Séminaire de Rimouski, puis étudia le droit notarial à
l’Université Laval de Québec.
Admis à la profession de notaire le 9 octobre
1885, il ouvrit dès lors une étude à Rivière-du-Loup. En 1897, il fut élu
député fédéral de Témiscouata et sera réélu six fois consécutives à ce poste
qu’il conservera jusqu’à sa mort.
De 1912 à 1922, il fut
directeur-propriétaire du journal Le
Saint-Laurent, de Rivière-du-Loup. Féru de lettres, il collabora à de
nombreux périodiques et journaux, dont La
Gazette des campagnes et Le Monde
illustré, où il publiait des articles, poèmes et romans en feuilletons. Il
a publié deux romans, Les épreuves d'un orphelin (1881) et Captive et bourreau (1882). Il s'intéressa par la suite à l'histoire régionale et publiera deux monographies, L'Isle-Verte (1889) et Trois-Pistoles (1891), puis Au bord du Saint-Laurent : histoires et légendes (1923).
Charles-Arthur Gauvreau est mort le 9
octobre 1924 à Rivière-du-Loup, où il avait épousé Gertrude Gauthier, fille adoptive de
Wilfrid Laurier, le 7 septembre 1887. Il était l’oncle d’Hector Séguin (cliquer sur son nom), jeune
poète mort noyé à 1'âge de 17 ans le 12 juillet 1898, alors qu'il se trouvait à la maison de vacances de Charles-Arthur Gauvreau à Stanfold (aujourd'hui Princeville), dans les Bois-Francs.
(Sources : Patrimoine culturel du Québec ; Dictionnaire des œuvres littéraires du Québec, tome 1, Montréal, Fides, 1980, p. 218).
Charles-Arthur Gauvreau (1860-1924) (Source : BANQ) |
En 1889, Charles-Arthur Gauvreau a publié une monographie sur son coin de pays natal, L'Isle-Verte, dont voici un exemplaire dédicacé de sa main. (Collection Daniel Laprès) |
Cliquer sur cette image pour visionner
une vidéo de la chute de Shawinigan
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Bonjour
RépondreSupprimerEst-ce que Mère Saint-Ephrem figure dans vos recueils? Si jamais vous aimeriez obtenir copie de sa photo, faites-moi signe - il s'agissait de la tante de ma grand-mère. Merci.