Clara Lanctôt (1886-1958) (Source : son recueil Visions d'aveugle) |
Noël, messager de la joie,
Jadis m'apporta la douleur ;
Il a rempli d'ombre ma voie,
Versé l'amertume en mon coeur.
Comme celui des jours funèbres,
Le souvenir m'en est cruel ;
Il tinte au fond des mes ténèbres,
Tel un glas au lugubre appel.
Noël, en claire apothéose,
Brillait en mes rêves d'enfant ;
Mon ciel avait les tons de rose
D'un radieux enchantement.
C'était la fête de lumière,
De paix, de sourire et d'amour...
Bethléem, la vision chère,
Venait me charmer en ce jour.
Ma mère, bonne et vigilante,
Tendrement avait préparé
Le buis. De neige étincelante,
L'arbuste vert était paré.
Une constellation ardente
Éclairait les joyeux décors
Où la main de l'ange qu'on chante,
À minuit, suspend les trésors.
Le sommeil vint bercer mes rêves...
Mais hélas ! un mal sans espoir
S'accrut en des heures trop brèves
Où mes yeux cessèrent de voir.
Et c'est Noël !... la nuit commence,
La sombre nuit des yeux fermés :
Plus même un reflet d'espérance
À mes regards inanimés.
Comme celui des jours funèbres,
Le souvenir m'en est cruel ;
Il tinte au fond de mes ténèbres,
Tel un glas au lugubre appel.
Clara Lanctôt* (1930)
Tiré de : Clara Lanctôt, Visions encloses, Victoriaville, éditions La Voix des Bois-Francs, 1930, p. 56-58.
* Clara Lanctôt est née à Hull le 15 juillet 1886, de Thomas Lanctôt, journalier, et de Justine Arvisais. À la suite d'une rougeole alors qu'elle avait huit ans, un jour de Noël, elle perdit la vue et s'inscrivit le 4 septembre 1895 à l'Institut Nazareth de Montréal. Elle y apprit le braille et parvint à terminer son cours, obtenant son diplôme supérieur en juin 1906. À l'Institut Nazareth, elle avait également étudié, sous la direction d'Arthur Letondal, le piano, l'orgue, le chant et l'harmonie, et obtint un baccalauréat de piano.
De retour dans sa famille, elle enseigna le piano jusqu'en 1925. Elle revint l'année suivante à l'Institut Nazareth, où elle donna des cours de musique (piano) jusqu'en 1940. Elle composa également des mélodies musicales.
Entretemps, elle s'adonna à la poésie et reçut, en 1927, un prix de composition en poésie de la Société littéraire du Québec. Elle publia des poèmes dans divers périodiques sous son nom de plume de Fleur d'ombre, de même que deux recueils de poésies, Visions d'Aveugle (1912) et Visions Encloses (1930).
Elle se retira au début des années 1940 au Foyer Rousselot pour aveugles, à Pointe-aux-Trembles (dans l'est de Montréal), mais continua à faire partie du corps enseignant établi et dirigé par l'Institut canadien des aveugles. Elle donna aussi des leçons de piano à domicile jusqu'en 1954.
Elle est décédée le 5 mai 1958 à l'hôpital Saint-Vital, à Montréal.
(Source principale : Dictionnaire des oeuvres littéraires du Québec, tome 2, Montréal, éditions Fides, 1980, p. 1164).
Pour en savoir plus sur Clara Lanctôt, cliquer ICI.
Une page Facebook lui a été consacrée par un membre de sa famille ; voyez ICI.
De Clara Lanctôt, les Poésies québécoises oubliées ont publié : ― Le Ruisseau.
Entretemps, elle s'adonna à la poésie et reçut, en 1927, un prix de composition en poésie de la Société littéraire du Québec. Elle publia des poèmes dans divers périodiques sous son nom de plume de Fleur d'ombre, de même que deux recueils de poésies, Visions d'Aveugle (1912) et Visions Encloses (1930).
Elle se retira au début des années 1940 au Foyer Rousselot pour aveugles, à Pointe-aux-Trembles (dans l'est de Montréal), mais continua à faire partie du corps enseignant établi et dirigé par l'Institut canadien des aveugles. Elle donna aussi des leçons de piano à domicile jusqu'en 1954.
Elle est décédée le 5 mai 1958 à l'hôpital Saint-Vital, à Montréal.
(Source principale : Dictionnaire des oeuvres littéraires du Québec, tome 2, Montréal, éditions Fides, 1980, p. 1164).
Pour en savoir plus sur Clara Lanctôt, cliquer ICI.
Une page Facebook lui a été consacrée par un membre de sa famille ; voyez ICI.
De Clara Lanctôt, les Poésies québécoises oubliées ont publié : ― Le Ruisseau.
Le poème Noël vécu, ci-haut, est tiré du recueil Visions encloses, de Clara Lanctôt. Un seul exemplaire est présentement disponible sur le marché en ligne, voyez ICI. |
Clara Lanctôt, dans l'ouvrage de Georges Bellerive Brèves apologies de nos auteurs féminins (1921), que l'on peut télécharger gratuitement ICI. |
Clara Lanctôt était non seulement poétesse, mais aussi musicienne. La revue musicale québécoise La Lyre, en avril 1923, publiait une Berceuse composée par elle. On peut télécharger ICI ce numéro de La Lyre, dans lequel on peut lire en page 8 un bref article présentant Clara Lanctôt, de même que la partition et les paroles de sa Berceuse en pages 17 à 20. |
Clara Lanctôt repose à Gatineau, au cimetière Notre-Dame. (Source : Réseau du Patrimoine de Gatineau et de l'Outaouais) |
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