Joseph Gingras (1896-1954) (Source : son recueil Fidélité) |
« ... et il est des besoins pour qui cette
Je suis à mon aurore et je vis mon printemps ;
Pourquoi donc mépriser le laurier et la rose ?
Faut-il que du chagrin l'ange au regard morose
Ombrage de son aile un front de dix-huit ans ?
Je souffre de nourrir des souhaits trop ardents
Que n'a pu satisfaire ici-bas nulle chose.
La terre ne sait pas de remède à la cause
Et je ne puis hâter les aiguilles du temps !
Je voudrais m'élever de ce qui m'environne,
Au-delà des vapeurs dont le mont se couronne,
Bien loin dans les hauteurs où ne va pas l'oiseau.
J'y monte, mais ― ô soif que rien ne peut éteindre,
Tourment de l'idéal ! ― un horizon nouveau
S'ouvre devant moi, je veux encor l'atteindre !
Joseph Gingras* (1916)
Tiré de : Joseph Gingras, Fidélité, Montréal, 1958, p. 15. Le poème porte dans ce recueil le titre de « Levavi oculos in montes », qui signifie en latin « Je lève les yeux vers les sommets » et qui est tiré du Psaume 121.
* Joseph Gingras est né à Roxton Pond le 20 novembre 1896, de Joseph Gingras, notaire, et d'Éveline Thibault, fille de l'avocat Charles Thibault. Après son cours classique au Collège de Montréal, il obtint sa licence en droit à l'Université de Montréal.
Admis au Barreau en octobre 1921, il exerça d'abord sa profession à Waterloo. En 1937, il fut nommé président de la Régie de l'électricité du Québec, mais il démissionna de ce poste l'année suivante pour reprendre la pratique du droit. En 1941, il reprit l'exercice de sa profession d'avocat à Montréal, dans l'étude légale Asselin, Gingras, Trudel et Saylor. En 1948, il fut nommé président de la Commission d'enquête sur le logement. Il se présenta candidat pour l'Union nationale dans la circonscription de Shefford lors d'une élection québécoise.
Il visita les Antilles, le Mexique, l'Italie, la France et la Belgique, afin d'enrichir sa culture.
Il visita les Antilles, le Mexique, l'Italie, la France et la Belgique, afin d'enrichir sa culture.
Il publia des poèmes dans divers périodiques et journaux, sous les pseudonymes de « Jehan », « Y. Rondelle », « Guy Rondel », « Yves des Grèves », « Yves le Seul » ou sous les initiales « J. G. ». Quatre ans après sa mort, en 1958, ses amis publièrent un recueil de ses poésies intitulé Fidélité.
Le critique littéraire Paul-André Bernard a écrit en 1982 sur la poésie de Joseph Gingras : « ... cette oeuvre demeure intéressante. La poésie de Gingras est belle, simple le plus souvent, éloquente parfois, toujours sensible ». Suite à son décès, la Revue du Barreau a publié un hommage à sa mémoire, dans lequel on peut lire : « Trapu, l'œil bleu, amène, mais peu communicatif, fervent de lecture et de lettres, Joseph Gingras était resté fidèle à la poésie ».
Le critique littéraire Paul-André Bernard a écrit en 1982 sur la poésie de Joseph Gingras : « ... cette oeuvre demeure intéressante. La poésie de Gingras est belle, simple le plus souvent, éloquente parfois, toujours sensible ». Suite à son décès, la Revue du Barreau a publié un hommage à sa mémoire, dans lequel on peut lire : « Trapu, l'œil bleu, amène, mais peu communicatif, fervent de lecture et de lettres, Joseph Gingras était resté fidèle à la poésie ».
Joseph Gingras est mort à Montréal le 20 août 1954.
(Sources : Rodolphe
Fournier, Lieux et monuments historiques
des Cantons de l’Est et des Bois-Francs, Montréal, Éditions Paulines, 1978,
p. 156 ; Dictionnaire des oeuvres littéraires du Québec, tome 3, Montréal, éditions Fides, 1982, p. 383 ; introduction au recueil Fidélité par Théophile Bertrand ; Ancestry.ca).
Fidélité, recueil posthume de Joseph Gingras, d'où est tiré le poème Je lève les yeux vers les sommets, ci-haut. Dans sa préface au recueil, le curé de Notre-Dame-de-Montréal, Jean- Baptiste Vinet, p.s.s., a écrit : « Un hommage, un souvenir, une amitié, une prière pour un coeur noble et généreux, voilà toute l'ambition de ce petit volume ». Il ne reste sur le marché qu'un seul exemplaire de ce beau recueil, que l'on peut trouver au Chercheur de trésors. |
Introduction au recueil Fidélité, de Joseph Gingras, par Théophile Bertrand, l'un des responsables de la revue littéraire Lectures. (Cliquer sur l'image pour l'agrandir) |
Extrait de baptême de Joseph Gingras, 22 novembre 1896 1896, dans le registre de la paroisse Sainte-Prudentienne de Roxton Pond. (Source : Ancestry.ca ; cliquer sur l'image pour l'agrandir) |
Article paru dans La Presse du 23 août 1954, à l'occasion du décès de Joseph Gingras. (Source : BANQ ; cliquer sur l'image pour l'agrandir) |
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