Paul Morin (1889-1963) (Source : L. Mailhot et P. Nepveu, La poésie québécoise des origines à nos jours, Montréal, Éditions de l'Hexagone, 1981, p. 192) |
À l'horizon où le soir vient
L'or recule,
Et toute âme s'entretient
Avec le bleu crépuscule.
L'âme, par un philtre secret,
Se délivre
De son désir inquiet,
Insensé, peureux, de vivre...
Ah ! mon pauvre coeur, prends le deuil
De ton songe,
Car tout geste est un écueil,
Tout soupir est un mensonge.
Voici l'heure grise d'ennui
Où les ailes
Des chauves oiseaux de nuit
Ont des caresses mortelles ;
L'heure des sanglots amoureux
Et des rêves
Frénétiques, douloureux,
Du prudent baiser des trêves ;
L'heure des goules et des pleurs,
Et des spectres,
Et des rythmes endormeurs
Dont je meurs...
Paul Morin* (1912)
Tiré de : Paul Morin, Le Paon d'Émail, Paris, Alphonse Lemerre Éditeur, 1912, p. 128-129.
* Fils d'Henri-E. Morin, surintendant de l'Union mutuelle, et d'Antonia de la Morandière-Marchand, fille de maître Médéric Marchand, fondateur de l'Académie Marchand, célèbre école de musique montréalaise, Paul Morin est né à Montréal le 6 avril 1889. Il fréquenta le Protestant High School of Montreal, puis fit ses études classiques au Collège Sainte-Marie et au Lycée Saint-Louis-de-Gonzague à Paris.
À son retour au pays, il s'inscrivit à la faculté de Droit de l'Université Laval à Montréal et fut admis au Barreau en 1910. Il retourna en Europe pour préparer une thèse en littérature comparée qu'il soutint le 17 juillet 1912 à la Faculté des lettres de l'Université de Paris.
Il revint au Québec et enseigna d'abord la littérature à l'Université McGill (1914), puis au Smith College de Northampton, près de Boston (1915), puis les langues romanes à l'Université du Minnesota (1916-18). De retour à Montréal, il travailla pour deux organes d'information financière, Le Prix courant, où il occupa le poste de rédacteur, et L'Information, dont il fut le directeur.
En 1922, il obtint le Prix David pour son recueil Poèmes de cendre et d'or. À l'ouverture de l'École des Beaux-Arts de Montréal, en 1923, il en fut le premier secretaire et le premier bibliothécaire. Il fut récipiendaire de la Jubilee Medal de la Grande-Bretagne et reçut le titre d'Officier d'Académie de la France.
En 1924, il fit paraître une traduction française d'Évangeline, de Henry W. Longfellow, puis il succéda en 1925 à Madeleine à la direction de la Revue moderne, où toutefois il ne fit que passer. Inscrit de nouveau au Barreau en 1930, il fut pendant près de quinze ans interprète auprès des tribunaux. Entretemps, il anima à la radio de Radio-Canada une émission qui s'avéra controversée, Les Fureurs d'un puriste.
Le décès, en 1952, de son épouse, Geneviève Van Rennslaer-Bernhardt, l'affecta profondément. De plus, lors d'un incendie survenu à sa demeure de Pointe-aux-Trembles, le 16 avril 1957, il perdit le manuscrit de sa traduction en français moderne de l'oeuvre de Montaigne, sa correspondance avec la comtesse Anna de Noailles, une riche bibliothèque et de nombreux objets d'art. Il se retira dans un foyer de convalescence à Beloeil, où il mourut le 17 juillet 1963.
À son retour au pays, il s'inscrivit à la faculté de Droit de l'Université Laval à Montréal et fut admis au Barreau en 1910. Il retourna en Europe pour préparer une thèse en littérature comparée qu'il soutint le 17 juillet 1912 à la Faculté des lettres de l'Université de Paris.
Il revint au Québec et enseigna d'abord la littérature à l'Université McGill (1914), puis au Smith College de Northampton, près de Boston (1915), puis les langues romanes à l'Université du Minnesota (1916-18). De retour à Montréal, il travailla pour deux organes d'information financière, Le Prix courant, où il occupa le poste de rédacteur, et L'Information, dont il fut le directeur.
En 1922, il obtint le Prix David pour son recueil Poèmes de cendre et d'or. À l'ouverture de l'École des Beaux-Arts de Montréal, en 1923, il en fut le premier secretaire et le premier bibliothécaire. Il fut récipiendaire de la Jubilee Medal de la Grande-Bretagne et reçut le titre d'Officier d'Académie de la France.
En 1924, il fit paraître une traduction française d'Évangeline, de Henry W. Longfellow, puis il succéda en 1925 à Madeleine à la direction de la Revue moderne, où toutefois il ne fit que passer. Inscrit de nouveau au Barreau en 1930, il fut pendant près de quinze ans interprète auprès des tribunaux. Entretemps, il anima à la radio de Radio-Canada une émission qui s'avéra controversée, Les Fureurs d'un puriste.
Le décès, en 1952, de son épouse, Geneviève Van Rennslaer-Bernhardt, l'affecta profondément. De plus, lors d'un incendie survenu à sa demeure de Pointe-aux-Trembles, le 16 avril 1957, il perdit le manuscrit de sa traduction en français moderne de l'oeuvre de Montaigne, sa correspondance avec la comtesse Anna de Noailles, une riche bibliothèque et de nombreux objets d'art. Il se retira dans un foyer de convalescence à Beloeil, où il mourut le 17 juillet 1963.
(Source principale, avec corrections nécessaires : Dictionnaire des œuvres littéraires du Québec, tome 2, Montréal, Fides, 1987, p. 820)
Le Paon d'Émail, recueil de Paul Morin d'où est tiré le poème Heure, ci-haut. Une dédicace manuscrite de Morin orne la couverture de cet exemplaire. On peut trouver ICI des exemplaires de ce recueil et d'autres oeuvres de Morin. (Collection Daniel Laprès ; cliquer sur l'image pour l'agrandir) |
Paul Morin, vers 1940. (Source : P. de Grandpré, Histoire de la littérature française du Québec, tome 2, Montréal, éditions Beauchemin, 1968) |
Article de Jean-Éthier Blais en hommage à Paul Morin, à l'occasion de son décès, dans Le Devoir du 3 août 1963, p. 14. (Source : BANQ ; cliquer sur l'image pour l'agrandir) |
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